Le lieu : Saint-Michel-en-Grève dans la baie de Lannion, à la
frontière des côtes d'Armor et du Finistère. L'époque : octobre 2011, pendant l'été indien qui a
pulvérisé les records de température. Les forces en présence : une escouade de BMW emmenée par
Daniel Bichou, notre capitaine de route du moment, aux commandes de son
vaisseau amiral, un K16 GTL, né des amours incongrues de Monsieur BMW
et Madame Tupperware. Derrière et
scotchée au pachyderme, une triade d'engins furtifs et rapides
composée de GS(A), ayant reçu pour mission de le stimuler. Enfin, et à quelques
années-lumière en
arrière, la cohorte des engins technologiquement dépassés : K12, K13, RT,
Electra Glide, Guzzi improbables.
Comme son nom l'indique, l’hôtel de la plage de Saint-Michel-en-Grève est
situé... sur la plage ! Et quelle plage ! Au fond de la baie de Lannion
là où commence la côte de granit rose qui sculpte le
littoral et abrite une faune riche et variée... mais hélas, par
endroit touchée par la "marée verte".
J'en discutais avec la patronne de l'hôtel : il paraît que le préfet et les
représentants des agriculteurs auraient adopté récemment un plan
anti-algues-vertes... En tout état de cause, la plage de Saint-Michel
était parfaitement fréquentable et les baigneurs y étaient légion ce
week-end là.
Côté hôtel, le confort est acceptable mais les nouveaux patrons semblent
envisager des travaux qui devraient améliorer les choses.
Note à propos des fichiers GPS : les itinéraires sont conçus de manière
à ce qu'il n'y ait jamais de chevauchements des routes, qui peuvent
déconcerter et surtout induire des erreurs de navigation.
BALADE
COTES D'ARMOR : 225 kms
Saint-Michel-en-Grève
Lannion
D786
Trébeurden
D65
Perros-Guirec
D788
Penvénan
D6, D31
Plougrescant
D31
Tréguier
C1, D786
Sillon de Talbert
D20
Lézardrieux
D20
Pointe de l'Arcouest
Paimpol
D789
Pointe Berjule
D786, D54
Lanloup
D54
Plouha
D786
Binic
D21
Lanvollon
D4, D51, D6
Pontrieux
D9, D32, D6
La
Roche-Jagu
D787 (château)
Ploezal
D37
Prat
D20, D21
Pluzunet
D21, D33
St-Michel-en-Grèves
D30
Le breton est souvent très attaché à son pays, voire chauvin et il n'est pas
rare de l'entendre proclamer haut et fort que la Bretagne est la plus belle
région française quand ce n'est pas du monde ! En bon descendant de bretons, je
ne pousse pas jusqu'à ces extrémités de langage mais ce qui est est sûr et certain, c'est qu'aujourd'hui,
j'échangerais volontiers ma résidence de banlieusard pour une maison bretonne, de préférence en bord de mer ou dans la Bretagne profonde des
monts d'Arrée.
Pour cette première balade nos zorgas avaient choisi de tailler vers l'est au
plus près de la côte. Après quelques ajustements des roadbooks pour éviter les
sentiers de douaniers, les cours de ferme et les GR, la troupe s'élançait mollement vers la
"Corniche bretonne", une route située entre Trébeurden et Perros-Guirec. Dans
cette région les côtes sont plutôt urbanisées et les traversées de village sont
nombreuses. On n'avance pas trop rapidement mais c'est le seul moyen de
découvrir les merveilles de la cote rocheuse, enfin par la route, parce que pour
les randonneurs, il y a le très beau GR34.
Quel plaisir au détour d'un virage de découvrir la côte avec ses îles, ses
archipels et ce contraste saisissant des couleurs entre le bleu profond de la mer et le rose des
amas granitiques.
Et puis la Bretagne, c'est également la splendeur des lumières qui n'en
finissent pas de changer, les ciels tourmentés, les couchers de soleil
somptueux, les paysages qui se modifient au
gré des marées, les petits ports qui abritent des kyrielles de bateaux
multicolores, bref une source d'émotions sans fin ! Et comment ne pas avoir
envie de méditer ne serait-ce qu'un instant devant l'immensité de la mer dont un
navigateur disait qu'elle était là "pour laver ce qui nous reste d'orgueil et de
vanité".
En attendant, la troupe progressait gentiment vers le sillon de Talbert, une
curiosité géologique formée d'une étroite bande de sable et de galets. Après la
pointe de l'Arcouest et l'archipel de Bréhat, on pénètre dans la baie de
Saint-Brieuc en longeant l'anse de Paimpol et ses célèbres falaises, où les
femmes guettaient le retour des terre-neuvards.
La suite de la balade nous emmènera jusqu'au cap Fréhel mais l'itinéraire que je
propose ici n'y conduit pas pour des raisons de timing. Tenus par l'heure, nous
avions en effet été obligés de rentrer par une voie rapide, qui n'est pas
spécialement ce que nous préférons. Dans ma version, la matinée s'arrête à
Binic et le retour se fait par l'itinéraire qui avait été prévu initialement et
que je connais plutôt bien. Le cap Fréhel, ça pourrait faire l'objet d'une autre
sortie qui couvrirait à la fois Fort La Latte, Saint-Malo, la vallée de la
Rance, Dinan, de quoi occuper largement une journée.
Sur la route du retour, qui passe par les terres, il faut faire un arrêt au
château de la Roche-Jagu
situé sur les hauteurs de la vallée du Trieux. Des circuits balisés permettent
d'en faire le tour et d'apprécier quelques très beaux jardins.
A quelques miles de notre port d'attache, sur la viroleuse D30, l'amiral piqué
par une mouche bretonne décidait de passer la deuze, créant immédiatement la
panique dans les rangs, au plus grand dam des RT, K13 etc et à la très grande
satisfaction des trois libellules teutonnes, je veux dire des GS(A), qui
allaient enfin pouvoir se dégourdir les bielles. Belle séance de culbuto et de
jeu de cache-cache avec le soleil rasant et pour finir, une banane sous le
casque à l'arrivée. Faut dire aussi que l'Amiral a des heures de vol et qu'il
sait manier le manche à balai tandis que d'autres, comment dire... se contentent
de l'avoir où je pense. ;-) Mais, reconnaissons-le franchement : cette K16 a de
belles qualités. Sous ses allures de pachyderme, elle cache une vraie
polyvalence et une réelle aptitude à enrouler, dès lors qu'il ne s'agit pas de
routes à chèvres. Et encore, je connais des malades à qui ça ne ferait pas peur.
Pause sur la côte
Cote rocheuse
Paimpol
Château de la Roche-Jagu
BALADE FINISTERE : 246 kms
Saint-Michel-en-Grève
Locquirec
D786, D42, D64
Pointe de Primel
D64, Route de la
Corniche, D79A, D79
Morlaix
D46, VC57, D76
Carantec
D769, D73 (Ile Callot
à marée basse)
Saint-Pol-de-Léon
D173, VC2
Saint-Thégonnec
D75, VC6, D769, D31,
D131, D231 (Eglise et enclos)
Saint-Cadou
D18, VC13, VC5
Brasparts
D30, D785
Brennilis
D21, Route du
réservoir Saint-Michel
Huelgoat
D36, D764 (Les chaos,
le moulin)
Scrignac
D769A, D769, D42
Bolazec
D114
La Chapelle-Neuve
D114, D28, D54
Belle-Isle-en-Terre
C3, D33B
Louargat
D712
Pluzunet
D15, D93, D30
Saint-Michel-en-Grève
D30
Pour la deuxième journée,
changement de cap : à bâbord toutes en direction du bout du monde avec au
programme, la côte jusqu'à Saint-Pol-de-Léon, la descente vers les Montagnes
Noires et ses cols fabuleux ;-) et un retour par les petites départementales du
parc régional d'Armorique.
Entre Locquirec et Saint-Pol la cote est splendide : moins de villages à
traverser, moins de circulation, de belles routes où on peut enrouler
sereinement dans des paysages à couper le souffle.
J'aime particulièrement les routes qui descendent jusqu'à Morlaix en suivant ce
qu'il est convenu d'appeler la "Rivière de Morlaix" mais qui en réalité est un
fleuve, une ria née de la confluence de deux rivières : le Jarlot et le
Queffleuth.
Après Saint-Pol-de-Léon, les routes côtières s'éloignent de la mer ou sont plus
difficiles à suivre. Autant descendre directement dans les terres sur
Saint-Thégonnec et son très bel enclos paroissial qui possède un calvaire réputé
et de là, rejoindre la région de Huelgoat, au coeur du parc d'Armorique. Les
chaos granitiques de Huelgoat sont célèbres. La ville est située au bord d'un
étang qui se déverse dans la rivière "d'Argent", (excusez du peu) à travers un
chaos de roches granitiques et une magnifique forêt. Pour ceux qui auraient des
envies de marche à pied, l'entrée du site se trouve au Moulin du Chaos, un
moulin à blé datant du 14ème siècle. Ceci dit, en quittant Huelgoat par la
D769A, la route est jalonnée par d'impressionnants blocs de roches.
Hormis une halte à la biscuiterie de Belle-Isle-en-Terre, pour ravitaillement
divers et varié en galettes, miel, chouchen, cidre, le retour s'effectue sur des
petites routes bucoliques et tournicotantes, enfilées par notre amiral au même
rythme que la veille, je veux dire un rythme que les GS(A) ne pouvaient
désapprouver.